Zimbabwe : 5 millions de personnes menacées par la faim

Publié le par L'équipe NOVA Solidarité Internationale

Zimbabwe: 5 millions de personnes menacées par la faim

GENÈVE(AFP) (AFP) - 22/12/2008 14h49

Un enfant malade du choléra est soigné dans un centre de réhydratation à Musina, à la frontière entre le Zimbabwe et l'Afrique du Sud.

 

La crise qui affecte le Zimbabwe "ravage" le pays à "une vitesse alarmante" au point que 5 millions de personnes risquent d'avoir besoin d'une aide alimentaire, ont estimé lundi cinq experts des droits de l'homme de l'ONU.

 

"La crise sévère affectant le Zimbabwe ravage le pays à une vitesse alarmante", se sont inquiétés les experts dans un communiqué, appelant le gouvernement et la communauté internationale à "faire plus pour reconstruire le système de santé, mettre un terme à l'épidémie de choléra et assurer de la nourriture pour toute la population".

 

"Il n'y a pas assez de nourriture, que ce soit au niveau national ou dans les foyers. On estime à 5,5 millions le nombre de personnes qui pourraient avoir besoin d'assistance alimentaire", s'est alarmé le Rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à s'alimenter, Olivier de Schutter.

 

"La nourriture et les productions agricoles ont baissé drastiquement", a expliqué M. de Schutter, alors que le pays était autrefois considéré comme le grenier à blé de l'Afrique.

 

La menace alimentaire s'inscrit dans un contexte de crise économique et politique après la défaite du régime du président Robert Mugabe aux élections législatives du 29 mars. Le pays est en outre confronté à une épidémie de choléra "sans précédent" selon l'ONU, ayant fait plus de 1.123 morts et environ 21.000 malades depuis août.

 

Cette épidémie illustre l'état de déconfiture du pays ruiné. Le système de santé, autrefois performant, "est totalement détruit", contribuant à la propagation du choléra, ont encore expliqué les experts onusiens.

 

Les hôpitaux sont fermés, le personnel non payé ne travaille plus depuis des mois: au total, le pays ne parvient pas à "contrôler" l'épidémie, "avec une augmentation quotidienne du nombre de morts", remarque ainsi le Rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à la santé, Anand Grover.

 

Les experts craignent que la situation ne se transforme en "désastre" avec le début de la saison des pluies.

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